Évaluation de la qualité des bioessais in vitro pour le screening de l'immunotoxicité

Évaluation de la qualité des bioessais in vitro pour le screening de l'immunotoxicité

De nombreux polluants peuvent affecter les défenses immunitaires et donc réduire la capacité des organismes à lutter contre les agents pathogènes. Ces perturbations ont un impact écologique et peuvent a voir un effet à l'échelle de toute une population. Des scientifiques ont ainsi pu montrer que l'action des produits chimiques augmentait le taux d'infection des amphibiens par les parasites et réduisait ainsi la taille des populations. D'autres études ont révélé que les poissons, les phoques et les dauphins étaient plus sujets aux infections virales après une exposition à des polluants.

Jusqu'à présent, il n'existe cependant pas de bioessais validés et standardisés qui permettent de qualifier l'effet immunomodulateur des substances chimiques sur les organismes aquatiques. Pour les screenings, les tests in vitro sont les plus intéressants puisqu'ils permettent de réduire à un minimum les essais sur animaux. Dans ce projet, nous avons donc choisi d'étudier les qualités d'un bioessai in vitro faisant intervenir des cellules immunitaires de truite arc-en-ciel. Les paramètres testés sont l'activité de phagocytose, l'émission d'espèces réactives de l'oxygène lors de la phagocytose (« burst oxydatif ») et les modifications de l'expression de gènes immunospécifiques, notamment ceux codant pour les cytokines pro-inflammatoires. Notre travail s'articule autour des questions suivantes :

  • Est-il réellement possible d'utiliser un bioessai in vitro pour le screening des produits chimiques ? En effet, l'effet immunomodulateur des substances chimiques peut également être le résultat d'interactions au sein du système immunitaire, qui sont donc difficilement détectables au moyen d'un test in vitro.
  • Les paramètres choisis permettent-ils bien d'appréhender toutes les formes d'action immunomodulatrice ?
  • Quelle est la sensibilité du test ? Permet-il de distinguer clairement les effets immunomodulateurs à faible concentration et les effets cytotoxiques à plus forte concentration ?